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jeudi, 26 octobre 2006

Chronique de Georges Cathalo (in Casse n° 12)

A propos des postérités anthologiques, par Georges Cathalo

Quel délice pervers que de feuilleter quelque bonne vieille anthologie poétique d'il y a vingt ou trente ans. On croit rêver. Les présentations regorgent d'assertions exclusives et d'affirmations péremptoires. Elles témoignent d'une assurance aveugle dans le choix des poètes retenus. A aucun moment, l'auteur ne doute de rien, ni de lui-même, ni de l'authenticité de ses options.
Aussi, les poètes d'aujourd'hui auraient tout intérêt à relire ces anthologies. Ils y gagneraient en lucidité et ils se défieraient d'eux-mêmes et de leur mégalomanie. Avec le recul, ils se demanderaient ce qu'ont bien pu devenir les "grands poètes incontournables" XY ou ZH. Ils rechercheraient en vain les "grands recueils inoubliables" de CW ou KB.
Allons, ne soyons pas cruels et ne citons personne parmi ces sélections abusives qui s'intitulent pompeusement : "Anthologie de LA poésie française contemporaine", alors que plus d'humilité aurait dû guider ces explorateurs du monde poétique. Car, s'il est une jungle inextricable, c'est bien celle de la poésie, et pas un seul critique ou anthologiste ne peut sortir indemne de ces randonnées.
Alors, faut-il condamner les anthologies ? Certainement pas, mais il serait bien plus salutaire, comme le conseillait Paul Eluard, que chacun se constitue la sienne, patiemment, lecture après lecture. Mais, de grâce, que personne ne cherche à imposer son choix comme étant le seul, l'unique, le véritable reflet de LA poésie actuelle.

 

In Casse n° 12



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